Lors de la réalisation de Memorial drive (vidéo, 2009), Carine et Elisabeth Krecké ont parcouru l’Amérique sur Google Street View durant des semaines, longeant des kilomètres de routes interchangeables, traversant des petites villes aussi quelconques les unes que les autres. Puis, dans une ville du Dakota du Sud, de manière inattendue, se dessinait enfin un début de narration photographique : un homme armé d’une kalachnikov traverse la rue d’un pas déterminé, regardant droit dans l’objectif des caméras du véhicule de Google. Cet événement anecdotique leur a servi de point de départ ou, plutôt, de prétexte, pour aller réaliser une chronique photographique sur place . Que veut dire en effet « être témoin » d’un événement survenu à l’intérieur d’un espace numérique comme Google Street View ? Comment, à notre époque, interagir avec ces machines de vision qui, de plus en plus, infiltrent notre quotidien, notre manière de percevoir et, par là, de penser le monde ? Pour tenter de répondre à ces questions, les sœurs Krecké ont amorcé un détour par la fiction. L’interprétation du cliché de Google comme une photo de guerre, la décision de se mettre dans la peau de photoreporters et de se rendre sur les lieux de l’« événement » pour mener une enquête ont constitué les fondements de ce que les artistes appellent la construction d’un récit par l’image. Tel est précisément l’enjeu de Dakotagate.
Für das Werk Memorial drive (Video, 2009) haben Carine und Elisabeth Krecké den amerikanischen Kontinent wochenlang mit Hilfe des Google Kartendiensts Street View durchstreift, Tausende von Kilometern auf immer gleichen Straßen zurückgelegt und dabei kleine, sich kaum unterscheidende Orte durchquert, ohne dass je etwas passierte. Dann zeichnete sich in einer Stadt im South Dakota, vollkommen unerwartet, der Beginn einer fotografischen Erzählung ab: Dort hatte die Kamera des Google-Autos einen Mann mit einem Sturmgewehr festgehalten, der mit energischem Schritt die Straße überquerte. Dieses Bild wurde zum Ausgangspunkt für Dakotagate oder vielmehr zum Vorspiel für eine fotografische Erkundung des Ortes in der realen Welt . Was bedeutet es „Zeuge“ eines Geschehnis zu werden das sich in einem numerischen Raum wie Google Street View abspielt? Wie kann man, in unserer Zeit, sich mit solchen „Visionsmaschinen“ anlegen, die mehr und mehr unseren Alltag, und somit unsere Wahrnehmung der Welt, bestimmen? Um diese Fragen zu beantworten, haben die Krecké Schwestern einen Umweg über die Fiktion in Betracht gezogen: die Deutung des Googlebildes als Kriegsphoto, die Entscheidung sich als Photoreporter auszugeben und vorort des „Geschehens“ eine Ermittlung anzustellen, wurden zur Basis für was die Künstlerinnen den Aufbau einer Erzählung nennen.
Dakotagate
02.06.2012 - 09.09.2012
Vernissage le 02.06.2012 à 11:30