Assan Smati

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Artiste plasticien, sculpteur

Assan Smati recourt aussi bien à la peinture qu’à la sculpture ou à la sérigraphie. Son travail manifeste une aspiration à une monumentalité dérangeante expressive et n’hésitant pas au tour de force. La revendication esthétique, le bleu ou le rose des Chevaux ou des Centaures, accompagne la manifestation de la force contenue et nécessaire à ce que d’autres oeuvres signalent comme le risque de l’oppression encourue dans des sociétés si policées qu’elles en deviennent policières. À y regarder de près Assan Smati se place dans des territoires incertains et provisoires où s’effrite notre mémoire culturelle. Il reste des traces, des fragments du classicisme, du modernisme, du minimalisme, récupérés par un artiste qui se place aux côtés de ceux qui n’ont pas accès au grand savoir, mais qui s’efforce d’en préserver les restes pour, par une esthétisation nouvelle délivrée de l’histoire, forger avec eux les repères d’une voie salvatrice. Une manière de déchirer la continuité illusoire du temps.

Galerie Bernard Ceysson

  • 01 Saint Sébastien souffre forme, 2009, bois, flèches
  • 02 Saint Sébastien souffre forme, 2009, bois, flèches
  • 03 Saint Sébastien souffre forme, 2009, bois, flèches
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Regarde le ciel. N’y a-t-il pas une constellation du cavalier ?

Car cela en nous est étrangement gravé :

Cette gloire de la terre. Et voici un deuxième être,

Qui le pousse et le retient et qu’il porte.

N’est-elle pas ainsi, fouettée, puis maîtrisée,

Cette nerveuse nature de l’être ?

Chemin et tournant. Mais une pression crée l’accord.

Nouvelle étendue. Et les deux ne sont qu’un.

Mais le sont-ils ? Ou ne pensent-ils pas tous deux 

Au chemin qu’ensemble ils parcourent ?

Table et pâturage déjà les séparent indiciblement.

L’union stellaire elle aussi trompe.

Pourtant réjouissons-nous un instant

De croire à la figure. Cela suffit.

R. M. Rilke, Sonnets à Orphée, I, 11.

(Traduction Angeloz)[1]

Prendre le chemin des étoiles

« Souffre-forme » et Amour-jouissance dans le travail d’Assan Smati

à propos de l’exposition

PASSERI

d’Assan Smati

Curated by Danielle Igniti

par Sofia Eliza Bouratsis

Pourquoi Orphée ? Parce qu’il a l’audace et l’humanité qui ose regarder, paret avecamour. Mais aussi parce qu’Orphée, à peine chante-t-il, il suscite l’écoute universelle. Assan Smati est Orphée plasticien. Car, comme pour le poète et musicien de la mythologie grecque, l’œuvre d’Assan Smati – qui, s’il était né en Grèce Antique, l’on dirait certainement de lui qu’il est comblé des dons d’Apollon – renvoie malgré tout, et simultanément, aux profondeurs des mystères dionysiaques. 

L’œuvre d’Assan Smati est une célébration de l’ivresse de la vie, dans laquelle l’humain, saisi par une épreuve intensifiée de son auto-affection, se trouve extrait, arraché de l’inauthenticité et révélé à soi-même dans sa vérité originelle[2].L’auto-affection – affection de soi et par soi (et non pas amour-propre ou égoïsme) – pour reprendre le concept qui est au centre de la « phénoménologie de la vie » de Michel Henry, c’est se sentir soi-même – je suis à la fois l’affectant et l’affecté, je m’éprouve immédiatement en tant que moi incarné qui oscille continuellement entre souffrance et jouissance. C’est entre ces deux modalités affectives inséparables et opposées que s’enracine, selon le philosophe, la vibration de tout affect possible. Je me sens et fais l’épreuve de moi-même mais je ne suis pas le créateur ni la cause de ma propre vie, je me trouve avant toute réflexion, perception ou décision, donné à moi-même et cette donation est une imposition – de la vie qui me saisit, qui me prend sur le vif – à laquelle je ne peux absolument pas échapper : j’oscille alors constamment entre le désespoir et l’ivresse dilatante de la joie. L’épreuve que je fais moi-même de la vie est relative au contraste (ceci est une métaphore optique) entre mes souffrances et mes joies. L’intensification du sentiment de vivre s’éprouve selon le philosophe dans les domaines esthétique, érotique et éthique – et la vie ne fait alors que constamment se rappeler à moi, en me réveillant, sous le poids enivrant de sa donation surabondante. C’est exactement ce à quoi l’œuvre d’Assan Smati donne lieu.

Vérité originelle ? « L’apparaître originel est d’un autre ordre. Ce n’est pas un apparaître ex-statique qui nous jette dehors, ce n’est donc pas un horizon mais c’est ce que j’appelle la vie, c’est à dire une révélation de quelque chose d’autre, qui ne nous ouvre pas à une extériorité, mais qui nous ouvre à elle-même. Voici un exemple : que nous révèle la souffrance ? Elle est muette, elle nous révèle la souffrance. Je dis donc qu’il y a un pathos, une dimension pathétique qui est la vie, laquelle consiste simplement dans le fait de s’éprouver soi-même. Mais s’éprouver soi-même c’est quelque chose d’absolument radical, d’abyssal, parce que cela ne s’accomplit que dans la souffrance et dans la joie. [L’exemple que le philosophe donne ensuite pour s’expliquer plus clairement est grec : le dieu, dit-il, ce n’est pas Apollon, qui est en effet le dieu de la lumière, des formes lumineuses et des images.] Le dieu, c’est d’abord Dionysos. Or, Dionysos n’a pas de monde[3]. C’est un dieu qui est celui du désir ou de la vie écrasée contre elle-même, dans sa joie et dans sa souffrance. Et c’est un dieu qui est chargé de soi dans un pathos si lourd qu’en effet il veut se décharger de soi »[4]. Et il le fait ! Dans l’œuvre d’Assan Smati, comme dans les travaux du philosophe Michel Henry, le souffrir devient ainsi « un concept positif »[5]où la vie s’éprouve comme jouir/souffrir, et comme célébration de cette épreuve.

Intensité (vécue) qui pose immédiatement la question de ce qu’est voir – est-ce que ce nous voyons est vivant ? Car ici, le vun’est ni dans l’œil, il n’est ni dans les traits, ni dans la lumière ou la couleur, il n’est pas dans « la chose » toile sur châssis ou papier et encre d’Assan Smati[6], pas plus qu’il ne peut être contenu dans la matière plomb ou bois, ni encore, et pas plus qu’il ne puisse être expliqué par l’artiste, par l’histoire de l’art ou même par la philosophie. « L’image n’est pas plus “ici”, “dans ma tête”, que “là-bas”, “à la chose” ou “parmi les choses” ; elle est ce par quoi et dans quoi un “ici” et un “là-bas” surgissent »[7].

Recevoir une œuvre d’art à même la chair

« Il faut enlever tout ce que nous sommes pour dire aux autres ce qu’ils sont. Mais pour cela je pars de l’intime : l’apprentissage ne se fait que par l’intime » explique l’artiste. L’apprentissage, l’expérience intime de son propre corps (on en voit des traces partout, dans les courbes, les muscles, les gestes, les mains), puis le dépassement de ce processus initiatique, est sous-jacent à l’amour absolu pour l’universel vécu qui permet à l’artiste de dessiner le corps humain-animal-et-poète, masculin et ensuite féminin. Les deux Études de corps jauneset Fontanaassument ainsi la beauté, le désir, la puissance, la fragilité, la prudence, la force d’un corps féminin qui apparaît à la fois comme idéal abstrait et comme le vécu le plus concret qui soit. Décideuses et données, Aphrodite et celle qui pourrait être son double (jamais vu) la déesse vieille, puis la Madone, sont à la fois l’amante, la mère, la fille, l’enfant, la femme-pouvoir à travers toute sa douceur, sa sensibilité, sa faiblesse et sa puissance. Elles constituent en ceci un point cardinal du travail de l’artiste. 

Un dessin du matin – la bataille, la danse, l’animalité, l’innocence, le combat de deux Panthères, êtres masculins, ni-humains ni-animaux, mais qu’importe ? –  apporte le terme du jeu : mi- éveillé, mi- onirique. La main partout (« c’est elle qui donne l’échelle – le bout des choses (il faut oser s’y aventurer) », dit l’artiste avec fougue) mais aussi, la main de l’action et la main de l’artiste, puis le cou, les muscles, le sexe masculin éliminé pour parler de l’humain, le sexe féminin présent, les blessures, les gestes de repli, de donation, de pouvoir et d’impouvoir, la perfection des corps imparfaits, le couple de chevaux, la grimace qui apparaît derrière le masque d’une Étude Parade, le portrait fantomatique de cette femme innocente mais dont le regard recèle tout le savoir (la douleur, la douceur et l’amour) du monde, puis le groupe des moineaux (aux expressions bien trop humaines) constituent cet univers : méta-morphe,libre,et provocateur.

Assan Smati sait donnerla jouissance d’aimer, l’intensité du désir, la force de l’amour du vivant, puis leurs ombres dialectiques, mais aussi l’envie de l’impossible (qui devient possible), il sait la souffrance qu’il s’inflige en ayant décidé de suivre son chemin – qui est le chemin des étoiles – et aussi la seule jouissance possible. 

L’expérience esthétique donnée à vivre par Assan Smati pourrait être décrite comme une « incrustation phénoménologique » qui a lieu sur « ma » propre chair. Comme si un lien étrange, à la fois invisible et intense, dense et tendu, se tissait entre « moi » et ces œuvres : le bouleversement est bien là. Il importe ici de bien distinguer les différentes acceptions de la notion de chair : la chair n’est pas l’ensemble des cellules, tissus et organes qui composent les corps humains – quels que soient leur sexe, leur âge ou leur origine ethnique – au même titre d’ailleurs qu’ils composent les organismes de tous les animaux. La chair n’est pas non plus la viande humaine que l’on peut éventuellement découper et ingérer, rituellement ou non, dans les pratiques anthropophages, ni celle occasionnellement dévorée par les animaux sauvages. La chair n’est pas la « chair fraîche et tendre » d’une pièce du boucher. La chair au sens phénoménologique (mais aussi théologique) est l’incarnation de la subjectivité au sens où le sujet éprouve ses affects (joie et douleur), ses désirs, ses (im)pouvoirs danssa chair et en tantque chair. La chair, comme le souligne Michel Henry, est « un corps qui est un Je »[8], la subjectivité originaire immanente du corps en tant qu’expérience immédiate et irrécusable de soi. Ma chair est ce pourquoi « je ne vois jamais mon corps de l’extérieur parce que je ne suis jamais à l’extérieur de mon corps »[9].La chair phénoménologique ne doit donc pas être confondue avec la chair physique, matérielle, celle qui ne sent pas, qui ne touche pas, qui n’éprouve pas. Michel Henry, après avoir souligné en effet que « l’incarnation concerne tous les êtres vivants sur Terre puisque ce sont tous des êtres incarnés », il précise le statut ontologique de la chair pour le sujet humain : « Notre chair n’est rien d’autre que cela qui, s’éprouvant, se souffrant, se subissant et se supportant soi-même et ainsi jouissant de soi selon des impressions toujours renaissantes, se trouve, pour cette raison, susceptible de sentir le corpsqui lui est extérieur, de le toucher aussi bien que d’être touché par lui. Cela donc dont le corps extérieur, le corps inerte de l’univers matériel, est par principe incapable »[10].

L’ami des maîtres et l’ami du juste

L’artiste a comme absorbé la grandeur de l’histoire de l’art (depuis le premier dessin dans une grotte), et plutôt que de se mettre en position de défi face au « poids de cette histoire », il commence un dialogue avec les maitres : cet échange c’est sa liberté. Il interprète certains éléments choisis, à sa manière, en mettant en œuvre à la fois une monumentalité audacieuse et « des choses sur papier qui sont vivantes… »[11]. Convoquer la profondeur de l’histoire de l’humanité pour lui donner un souffle nouveau, autre, ouvert à la personne qui lui fait face en fonction des outils dont elle dispose,  c’est oser revendiquer un chemin à la fois humain, libre et de ce fait : sacré.« Mais il est vrai aussi que, parmi les formes ainsi créées, certaines possèdent une mystérieuse et merveilleuse permanence. Et la vérité de la pensée [ici de l’art d’Assan Smati] est ce mouvement même dans et par lequel le permanent déjà créé se trouvé placé et éclairé autrement par la création nouvelle dont il a besoin pour ne pas sombrer dans le silence du simplement idéal »[12].

« Rome, dit-il en parlant de sa résidence à la Villa Medici, m’a permis de régler mon cerveau. Est-ce que je peux regarder les maîtres ? Je veux être en dialogue avec eux, avec les valeurs fortes, l’idéal qu’ils poursuivent, mais sans occulter le pinceau humain qui même chez les maîtres peut devenir traître : c’est aussi ainsi que tout parcours devient liberté ».

Revendications

Revendications plastiques d’abord par cette exigence de qualité rare, l’exigence de la Beauté. Il faut regarder les détails de chaque dessin, de chaque sculpture, les suivre, les poursuivre, exigence particulièrement généreuse de l’artiste qui n’attend pas de la personne qui fait face à son œuvre qu’elle en connaisse toutes les références afin qu’elle puisse la recevoir. Générosité aussi dans le dévoilement de ses études, dans le déploiement des moyens et techniques variés, maitrisés à un point de précision surprenant, mais qui n’oublie pas d’assumer la vérité de la main humaine. Assan Smati est en échange constant avec de Vinci et le Caravage, avec Botticelli ; mais aussi en lutte avec notre époque aliénée, raciste et avec ses multiples barbaries. La manière dont le monde (puis le monde de l’art) l’a jusqu’à présent reçu influence sa conception de la vie, se révolte contre les souffrances et les injustices. 

Revendications démocratiques ensuite (et générosité) : on peut ne pas connaître toute l’histoire de l’art pour plonger dans l’univers d’une œuvre de Smati, pour vouloir se mettre à nu face à Saint Sébastien(en plomb) comme si sa présence l’exigeait ; ou encore, pour éprouver ce qui fait la vieface à la Madone Fontanatout en ressentant le désir suscité par sa beauté, puis la douleur de ses belles plaies. L’artiste n’exige pas que celui qui regarde son œuvre connaisse (ici) la longue histoire de l’idée de Fontaine dans l’art contemporain et la position critique qu’il prend en nommant ainsi son œuvre. Nul besoin pour regarder Saint Sébastien Souffre-formede connaître l’histoire de Saint Sébastien – et notamment ce que l’histoire de l’art occulte de son histoire – que ses soldats avaient pour lui de l’amour, qu’il leur a été demandé de tirer sur ce qu’ils aimaient le plus, « le mal d’aujourd’hui » (dixit l’artiste) – et qu’ils ont visé là où ils savaient qu’ils n’allaient pas le tuer. Il est mort trois jours plus tard, de ses blessures. Nul besoin de savoir que ces flèches sont de vraies flèches de Papouasie pour ressentir la douleur qu’elles infligent, pour regarder Saint Sébastien Souffre-formeet savoir que ce à quoi l’on fait face est de l’ordre du sacré. Sacré comme cette croyance en l’art qui se dégage de chaque œuvre de Smati, croyance en l’humanité, et croyance en la beauté (soit-elle terrible).

Revendications « esthétiques » in fine car Assan Smati met en œuvre un art figuratif, un art presque réaliste, qui, plutôt que de s’opposer aux esthétiques à la mode, crée une position méta, au-delà des conventions et des usages, totalement libre et libérée du monde de l’art d’aujourd’hui, de hier ou de demain.

Le protocole de la liberté

Pour Assan Smati « le dessin est l’unique support de l’art », il devient ensuite peinture ou sculpture. Un projet peut commencer dix ans avant son aboutissement avec un dessin du matin.Il va ensuite reprendre ce dessin, associer, développer, travailler, pour « ne garder que l’essentiel ». 

Une parade festive et inquiétante, une main sur une main (la beauté de la dépendance), un masque qui dévoile un visage enragé, une Étude de Cariatidescontemporaines (dont la beauté est due à des corps enfin imparfaits) et qui tiennent (enfin ce sont des femmes) le monde sur leurs épaules, l’œuvre d’Assan Smati a un mode d’être bien spécifique : l’artiste non seulement n’opère pas de découpage du vécu et de l’histoire de l’art, mais il prend également la  liberté de les lier, de réparer même les discontinuités arbitraires sur lesquelles est fondé le récit du monde dans son état actuel. Comme s’il développait un requiem pour la beauté – basé sur ce qui fait la communauté des humains : la souffrance et la jouissance – en visant la justice, l’égalité, le respect (c’est bien cela le chemin des étoiles).

Le philosophe Michel Henry nomme trois univers capables d’intensifier le sentiment de vivre – l’esthétique, l’érotique et l’éthique – on les retrouve constamment dans l’œuvre de Smati. Advient ainsi la jouissance ultime – il n’y a que l’art et l’amour qui soient capables de la susciter : l’occasion, la chance, de prendre conscience d’être si petit(e) devant la grandeur de la vie dans sa donation pléthorique. On devient, pour une fois, simultanément minuscules et honorés.

Passeri

Le monde entier est enfermé sur un tondo : c’est la liberté d’ouvrir le dialogue avec les fondamentaux. « Il y a toujours un sujet, un contre-sujet et un lieu » (le châssis, le socle, le fond), Assan Smati a une méthode (« parce que, dit-il, je n’ai plus le temps ») : elle lui permet d’ouvrir l’univers dans un cercle. « Un moineau seul n’est rien, il a besoin [pour rester libre] du groupe. Comme l’artiste, même si l’artiste est toujours un peu à l’écart du monde ». 

Pourtant réjouissons-nous un instant

De faire face à sa figure. 

De regarder le chemin des étoiles en nous, à travers lui. 

Cela suffit.



[1]Page de garde de l’ouvrage philosophique majeur de Paul Ricœur, Philosophie de la volonté. Tome I : Le Volontaire et l’involontaire, Paris, Aubier, 1988. La référence exacte du recueil est la suivante : Rainer Maria Rilke, Les Elégies de Duino. Les sonnets à Orphée. Traduction et présentation par Joseph-François Angelloz, Paris, Flammarion, « Bilingue », 2014. Rilke a écrit ces sonnets en 1922. Touché et inspiré par la mort tragique de la jeune danseuse Véra Oukama-Knoop, Rilke met sur papier les 26 premiers sonnets à Orphée et il les envoie à la mère de la danseuse. Ici, la mort n’est plus seulement le « fruit qui mûrit à l’intérieur de la vie », mais « la face cachée de l’existence – l’autre côté de la nature... ». Ce chant nostalgique, est à la fois une célébration de l’enfance et une méditation sur l’amour et sur la mort.

[2]Ce qui se donne en premier, non pas au sens d’un commencement chronologique mais de ce qui appartient à l’ordre du transcendantal, c’est-à-dire à ce que toute expérience effective requiert, pour advenir à l’effectivité. 

[3]Je souligne. 

[4]« Art et phénoménologie de la vie. Entretien avec Michel Henry », par Jean-Marie Brohm et Magali Uhl, Revue Prétentaine, n° 6 (« Esthétiques »), décembre 1996, pp. 27-43.

[5]Florinda Martins in Michel Henry. Pensée de la vie et culture contemporaine. Colloque international de Montpellier, Paris, Beauchesne, « Prétentaine », 2006, p.69.

[6]« L’encre d’Assan » comme dit l’artiste, il l’a découvert en faisant ses « dessins du matin » avec son café. Il a aujourd’hui des bocaux avec des cafés de teintes, densités et couleurs différentes. Café et eau, sans sucre. Cette pratique singulière, utiliser le café comme encre, Assan Smati la doit à son Erasmus à Thessaloniki en Grèce. Après les longues nuits à refaire le monde dans la polyphonie de la fête bohème qui caractérise cette ville qui se situe (encore aujourd’hui) au carrefour de la Grèce antique, des Balkans et de Byzance et qui est l’une des portes de l’Europe… il buvait avec ses amis un café au lever du jour. Le café devint ainsi l’encre de ses « dessins du matin ». Et il dessine tous les matins.

[7]Cornelius Castoriadis, Fait et à faireLes Carrefours du labyrinthe – 5, Paris, Éditions du Seuil, « Points », 1997, « Merleau-Ponty et le poids de l’héritage ontologique », p. 189, je souligne.

[8]Michel Henry, Philosophie et phénoménologie du corps. Essai sur l’ontologie biranienne, Paris, PUF, 1997, p. 11.

[9]Ibid., p. 165.

[10]Michel Henry, Incarnation. Une philosophie de la chair, Paris, Les Éditions du Seuil, 2000, pp. 7-9.

[11]Dixit Danielle Igniti.

[12]Cornelius Castoriadis, Fait et à faireLes Carrefours du labyrinthe – 5op. cit., « Fait et à faire », p. 336.